samedi 19 mars 2016

Jeudi 17 mars, Simulation d'accouchement

Quelle chance nous avons eu aujourd’hui de pouvoir suivre un cours privé avec une professeure de talent, formée en soins infirmiers mais également en tant que sage-femme.
En plus d’un bon rappel sur la grossesse et sur l’accouchement, ce cours nous a permis de découvrir un aspect des soins à Singapour : l’accompagnement à l’enfant et sa famille à la naissance.

Nous avons tout d’abord appris qu’aucun suivi à domicile n’est prévu pour les jeunes parents. La sage-femme ne suit la famille que jusqu’à la sortie de l’hopital et il n’existe aucun service par des infirmières de la petite enfance ou des puéricultrices. Nous avons appris que des recherches sont en cours de réalisation à ce propos. Une application a été créée pour tenter d’entourer les jeunes parents en mettant à leur disposition des vidéos, lectures, fichiers audio qui leur permettent de se sentir moins seuls et de recevoir des conseils de la part de professionnels. Ils peuvent également poser des questions aux professionnels via une platerforme.
Ceci nous a paru être un bon début dans le développement d’un service de suivi bien que ce ne soit pas encore assez selon nous. En effet, à Singapour, beaucoup de femmes ne peuvent pas payer l’hospitalisation suite à la naissance et choisissent par conséquent de rentrer à domicile relativement rapidement sans suivi, aide ou soutien.

Nous avons découvert également l’existence des « doula », qui sont des personnes sans formations dans les soins qui accompagnent et restent auprès des femmes souhaitant accoucher dans l’eau. Ce service à été mis en place suite à la noyade d’une maman qui, trop épuisée, s’est endormie dans la baignoire et a glissé dans l’eau. Les doula proposent différents soins tels que massages, aromathérapy, hypnose, etc. En revanche, ils ne sont pas habilités à faire l’accouchement ni les soins techniques.

Une des différences que nous avons relevées est le statut de la sage-femme qui est bien plus émancipé en Suisse qu’à Singapour. En effet, en Suisse, les sage-femmes ont la possibilité de travailler en indépendant, d’ouvrir et de tenir des maisons de naissances et par conséquent de faire les accouchements de manière totalement autonome. Ceci n’est pas le cas à Singapour, où les maisons de naissance n’existent pas et où les docteurs sont toujours présents lors des accouchements bien que ce soit la sage-femme qui fasse l’accouchement lors de grossesse sans risque.


Nous avons enfin eu l’occasion d’assister à une simulation d’accouchement puis de participer au jeu de rôle. Une expérience inédite pour nous, puisqu’il n’existe pas de mannequin haute fidélité capable de reproduire un accouchement dans nos écoles.







Mercredi 16 mars, University Town

Grâce à un des professeurs qui a gentiment accepté de nous faire visiter UTown, nous avons eu l’occasion de découvrir d’un peu plus près le cœur de l’université nationale de Singapour. UTown est un quartier du campus qui regroupe des résidences où logent des étudiants et certains profs, mais aussi des salles des cours et un certain nombre d’infrastructures qui permettent aux étudiants de faire du sport, de se divertir, de manger, de travailler ou de se reposer. Nous avons traversé des bâtiments contenant des salles de sports, des murs de grimpe, une piscine, un fitness, des bibliothèques extérieures et intérieures, des salles privées que les étudiants peuvent réserver. Ces petites salles contiennent un tableau blanc et un écran sur lequel les ordinateurs portables peuvent être connectés.

Nous avons eu la chance d’entrer dans une des résidences. Celle-ci loge les étudiants dans des chambres privées regroupées par 4 autour d’un espace commun contenant une cuisine et une salle de bain. Les étages sont unisexes et alternés entre un étage femme et un étage homme. Il n’est pas interdit aux hommes d’aller à l’étage femme et vice-versa pour autant qu’a 23h, tout le monde soit de retour à son étage. Les règles stipulent qu’à partir de cette heure-là, tout visiteur doit quitter la résidence ou bien il est considéré comme un clandestin et l’étudiant concerné risque une amende. Alcool et cigarette sont également totalement interdits sur toute la superficie du campus.


De cette visite, nous avons retenu la grande offre d’infrastructures dédiées aux étudiants, bien souvent gratuitement. En bref, la vie estudiantine nous a paru agréable à Singapour !







Mardi 15 mars, Dover Park Hospice

Cet après-midi, c’est dans un hospice que nous découvrons de nouvelles manières de prendre soin. L’établissement fonctionne sur un système de volontariat très développé où certains rôles professionnels indispensables, tels que les pharmaciens, sont remplis par des volontaires. Ceux-ci proposent également toute une gamme d’activités, de thérapies et de services comme la coiffure ou le dentiste. Une des thérapies qui nous a particulièrement séduite est la « pet therapy ». Les volontaires vont rendre visite aux patients avec des animaux tels que des chiens et des lapins. De plus, l’hospice possède des poissons que les patients viennent régulièrement nourrir, ce qui leur permet de se sentir utiles est doués de capacités. D’autres thérapies sont également proposées, par exemple la thérapie par la musique, l’art ou les massages.
A Dover Park Hospice, la notion de douleur est très présente dans les soins. L’emploi des opiacés est courant et il existe même un protocole pré-fait que les médecins peuvent signer comme un ordre de médicaments en réserve.

Les patients admis à Dover Park sont tous présents pour des soins palliatifs, par conséquent, ils entrent pour des longs séjours. Le critère d’entrée est un pronostic de 2 mois au maximum. Ils sont regroupés dans des chambres de 4 lits, 2 lits ou des chambres privées. Celles-ci ne coutent pas plus chères que les autres mais sont réservées aux patients qui remplissent un des critères suivants :
-       Mourant
-       Isolement
-       Plaie ou maladie qui dégage une mauvaise odeur
-       Situation compliquée qui serait source d’émotions intenses pour le patient ou sa famille
-       Patients à tendance fugueuse afin de pouvoir disposer des matelas au sol et réduire le risque de chute du lit.


Dans le fonctionnement de l’établissement, un détail nous a frappé. L’infirmière nous a expliqué qu’il n’y avait actuellement plus de directeur des soins infirmiers pour des raisons économiques. Ceci signifie que le directeur médical est plus haut hiérarchiquement que l’infirmière la mieux placée dans la hiérarchie. Par conséquent, la profession infirmière est moins bien représentée et est subalterne aux médecins.